L’innovation dans les industries de réseau : implications comptables, économiques et réglementaires.

Le 16 March 2011

Atelier organisé par la Chaire Innovation & Régulation des Services Numériques, à Paris, le 16 mars 2011

La journée d’études du 16 mars se donnait pour ambition de reconsidérer l’analyse économique traditionnelle des industries de réseau en les mettant en regard de contributions récentes des recherches en comptabilité et en économie du droit.

Le premier panel a été plus spécialement consacré à comprendre la place et le rôle des structures comptables dans les processus d’innovation de ces industries. Y. Biondi et P. Giannoccolo ont présenté un modèle heuristique visant à intégrer les phénomènes de complémentarité, de « coopétition », d’intangibilité de certaines ressources ; ils en ont dégagé quelques implications éventuelles pour la régulation concurrentielle. G. Marzo a prolongé cette perspective en mobilisant plus particulièrement les notions et méthodes comptables consacrées aux ressources intangibles liées à la connaissance et à l’innovation dans certaines conceptions de la firme telle que celle de la firme comme entité.  A. Arlandis et S. Ciriani ont ensuite montré l’intérêt d’une analyse par couche fonctionnelle (layer) de l’industrie des télécommunications ; ils soulignent l’attention spécifique à porter aux marges d’exploitation, aux investissements en R&D et innovation, ainsi qu’à la localisation et l’allocation géographiques des marges et investissements.

Le deuxième panel a été consacré à l’étude des dynamiques industrielles de coordination et d’innovation dans une perspective comparée entre France et Etats-Unis, du point de vue du régulateur et du juge. F. Marty a d’abord mis en regard les décisions des Autorités de la concurrence de ces pays dans le cadre de l’analyse des positions dominantes et de l’évaluation des marges de surprofit. T. Kirat a ensuite analysé les évaluations judiciaires en matière de coûts et de prix dans le cadre des litiges sur les marchés publics de ces pays.

Le troisième panel a été consacré à la discussion de quelques tendances émergentes dans l’industrie des télécommunications. F. Lirzin et S. Reiche ont élaboré trois scenarios envisageables pour les réseaux numériques en discutant leurs conséquences en termes de régulation économique et sociale ; ségrégation et intégration, organisation purement marchande, et accès libre et gratuit. R. Lilia et D. Flacher ont étudié la complexité tarifaire des offres existantes et rendu compte de ses implications pour le bien-être du consommateur et l’analyse concurrentielle ; ils en ont présenté une application empirique au cas tunisien.

Le quatrième et dernier panel a été consacré aux processus d’investissements innovants dans les industries de réseau. C. Müller a exposé une analyse internationale comparée des notions, méthodes et pratiques de la tarification incitative mobilisées au service de ces processus dans le secteur de l’énergie ; il s’est plus particulièrement attaché au cas allemand. M. Feizi a présenté un modèle théorique basé sur un jeu stratégique simultané (à la Nash) ou séquentiel (à la Stackelberg) entre Autorité régulatrice et entreprise régulée quant à cette tarification et à son évolution dans le temps.

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